Quelle est l'évolution du nombre de scieries en Belgique?
Ces derniers mois, la Confédération belge du bois et Hout Info Bois ont mené une enquête au sein du secteur du sciage en Belgique. L'objectif était d'obtenir une vue d'ensemble de l'activité de sciage, ainsi que des tendances actuelles à court et à long terme. Au final, les résultats de cette enquête devraient aider les décideurs politiques à prendre des décisions bien informées qui soutiennent l'industrie du bois.
échantillonnage
Environ la moitié des 95 scieries de Belgique (32 en Flandre, 63 en Wallonie) ont participé à l'enquête. On constate également une bonne répartition entre les différents types de scieries (feuillus, résineux, mixtes...), y compris les plus grosses unités de production. Nous pouvons donc conclure que nous avons affaire à un échantillon représentatif.
évolution du nombre de scieries
Il n'y a rien de nouveau en ce qui concerne le nombre de scieries en Belgique. Le déclin se poursuit, tant en Flandre qu'en Wallonie. La consommation totale de bois ronds dans le secteur continue également de diminuer: de 3,7 millions de m³ en 2010 (3,3 millions de m³ et 370.000 m³ de feuillus) à environ 2,9 millions de m³ en 2021 (2,7 millions de m³ de résineux et 217.000 m³ de feuillus).
En termes de production, la disparition des petites scieries n'est pas compensée par une augmentation de la capacité des grandes scieries.
scieries de feuillus
Quelque 217.000 m³ de bois ronds de feuillus sont sciés chaque année en Belgique, dont 2/3 en Flandre. Plus de la moitié du volume total de bois de feuillus scié est constituée de peuplier (également en Flandre), suivi du chêne. Le peuplier est principalement vendu comme bois d'emballage (palettes, caisses, etc.), tandis que le chêne est principalement vendu aux menuisiers (belges) et aux négoces de bois.
Pays d'origine
La plupart du bois de feuillus provient de Belgique. Cependant, les scieries continuent de s'approvisionner à l'étranger. En 10 ans, les achats à l'étranger sont passés de 11% à 41%.
scieries de résineux
En Belgique, on a scié 2,7 millions de m³ de grumes, dont 93% en Wallonie. La grande majorité est constituée d'épicéas, comme par le passé (a fortiori avec la crise des scolytes). Toutefois, la part du douglas augmente systématiquement. Environ 2/3 des produits résineux sont vendus à des entreprises de construction ou à d'autres entreprises pour une transformation secondaire (palettes, emballages, etc.). 30 % sont vendus au négoce de bois.
Pays d'origine
Ici aussi, on constate une augmentation de la proportion de grumes d'origine étrangère par rapport à 2010 (45% en 2020 contre 20% en 2010). Il s'agit probablement d'une conséquence de la crise des scolytes, avec de gros volumes d'arbres touchés en provenance d'Allemagne et de France.
DIX CONCLUSIONS DE LA CONFÉDÉRATION BELGE DU BOIS
1. Malgré la bonne période pour les scieries belges durant les derniers mois de 2020 et le premier semestre de 2021, le secteur reste confronté à de grandes incertitudes. La situation économique de la période écoulée ne peut faire oublier les véritables problèmes structurels du secteur.
2. La sécurité de l'approvisionnement en bois ronds reste une préoccupation particulière pour les scieries.
3. Comme 92,6 % du volume total de bois ronds sciés par les scieries est constitué de résineux, 3,9 % de peuplier et 2,8 % de chêne, il est essentiel que les politiques de gestion forestière tiennent compte des réalités des scieries et, plus particulièrement, des besoins de l'industrie locale du bois.
4. Il est parfaitement possible de répondre aux exigences des transformateurs et du marché par des techniques modernes de gestion forestière dans un contexte de changement climatique.
5. Un cadre réglementaire ou un soutien à l'approvisionnement de nos scieries belges, ainsi que de toute la chaîne du bois, est absolument nécessaire.
6. A long terme, le secteur semble évoluer de deux manières principales: changements dans la disponibilité des matières premières et changements dans les habitudes de consommation du consommateur final.
7. Le secteur ne pourra s'y adapter que si cette évolution s'accompagne, d'une part, de recherches pour une meilleure transformation et, d'autre part, d'un encadrement visant à mieux faire connaître, tant aux transformateurs qu'aux consommateurs, les différentes espèces présentes dans la forêt.
8. Sachant que le bois est une ressource renouvelable et utile dans la lutte contre le changement climatique, les plans climat nationaux et européens pourraient contribuer à l'évolution du secteur en aidant les scieries à franchir les différentes étapes de cette évolution.
9. Il est nécessaire que les décideurs politiques comprennent et prennent en compte la réalité du secteur.
10. Cette enquête renforce la motivation de la Confédération belge du bois à continuer à démontrer et à défendre, avec les politiques, l'importance de l'utilisation du bois et des transformateurs locaux. Ce n'est qu'ainsi que le secteur pourra apporter une contribution durable aux défis écologiques, économiques et sociaux de notre époque.