LA CONSTRUCTION AU-DESSUS DE L’ECONOMIE BELGE EN GENERAL
LA CONFEDERATION CONSTRUCTION ANALYSE LE CLIMAT ACTUEL ET A VENIR DANS LA CONSTRUCTION
La construction soutient la croissance économique, c’est un fait, mais est également à l’origine de la création de nombreux emplois. Entre 2011 et 2015, l’emploi a traversé une période difficile, mais force est de constater qu’il remonte la pente. On prévoit même une croissance positive à partir de 2019. La demande et l’offre ne sont malgré tout pas vraiment équilibrées en matière d’emploi. C’est ce qui ressort du rapport annuel de la Confédération Construction présenté ce 21 juin 2018. L’administrateur délégué de la Confédération Construction, Robert de Mûelenaere, constate que l’apprentissage dual et que la numérisation ont à
EMPLOI
Malgré l’afflux de travailleurs européens en détachement sur nos chantiers et aux nouveaux postes créés, l’emploi dans la construction poursuit encore sa tendance à la hausse.
“Entre 2011 et 2015, de nombreux emplois ont été supprimés au profit de travailleurs étrangers”, explique Robert de Mûelenaere, administrateur délégué de la Confédération Construction. “Depuis 2016, ce nombre stagne et l’année passée, le secteur a même pu créer 1.900 emplois.”

La diminution des charges salariales qui entrera en vigueur en 2020, devrait aussi profiter à l’emploi dans la construction
Croissance annoncée
L’augmentation du nombre de postes vacants et la création d’emplois indiquent clairement un redressement de l’emploi depuis 2016. “Ce revirement de situation s’explique surtout par les mesures instaurées par le gouvernement”, poursuit Robert de Mûelenaere. “Cela a permis de limiter la concurrence entre les entreprises qui emploient des travailleurs sous le régime social de Belgique et celles qui travaillent avec du personnel en détachement depuis l’étranger.”
Le fait de réduire les charges salariales comme prévu à partir de 2020 devrait aussi soutenir l’emploi dans la construction.
Pour les années 2018-2019, le Bureau Fédéral du Plan annonce une croissance stable de l’emploi, qui devrait entraîner la création de nouveaux postes et encourager les investissements.
D’ici 2023, le bureau compte sur la création de pas moins de 24.000 emplois grâce à la réduction des charges salariales. Le PIB aurait progressé de 1,6% et le taux de chômage, reculé de 7,1% en 2017, pour atteindre 6,3% en 2019. Cela profitera sûrement au développement des activités de construction. “A force d’autant de bonnes nouvelles, les entrepreneurs se montrent aussi plus confiants”, explique Robert de Mûelenaere.
Rénovation et nouvelle construction
Selon les prévisions, on devrait voir davantage de logements à construire en Flandre en 2018 par rapport aux résultats de 2017. Un nouvel effet PEB devrait booster le nombre d’habitations pour lesquelles un permis aura été octroyé début 2018. Le nombre de nouvelles constructions d’habitation devrait aussi progresser de 7%, avant de probablement repartir à la baisse en 2019, à la suite des mesures concernant le PEB instaurées en 2018. Le rythme des rénovations devrait prendre un fameux coup dans l’aile, à seulement 1% pour l’année 2018. Cela s’explique par la suppression à venir de l’avantage fiscal jusqu’alors octroyé par la Région flamande pour l’isolation des toitures. Mais: en 2019, la rénovation des logements devrait afficher une tendance à la hausse de 2 à 3%, et ce principalement grâce au renforcement des normes énergétiques.
SECURITE
La Confédération Construction tient également à rappeler une fois encore l’importance de la sécurité dans la construction. En 2016, on enregistrait près de 15.000 accidents de travail dans la construction, qui représentent environ 11% du nombre total d’accidents en Belgique. A l’échelle européenne, nous nous situons dans le milieu inférieur du classement, bien loin de la culture de prévention du top européen. “Le nombre d’accidents de travail reste très élevé, malgré une diminution sensible ces dernières années”, rappelle le président de la Confédération Construction, Paul Depreter. “La moitié des accidents de travail conduisent à une incapacité de travail temporaire ou complète.” Dans 0,2% des cas, la victime ne survit pas. La Confédération veut donc encourager les entreprises de construction à développer une stratégie de sécurité à intégrer dans leur fonctionnement au quotidien. Le programme d’action proposé par la Confédération a pour objectif de réduire de moitié le nombre d’accidents de travail d’ici 2020. Pour y arriver, il faut réussir à impliquer les décideurs et les responsables de gestion des chantiers, mais aussi le volet politique, qui est directement concerné. Les pouvoirs publics doivent investir dans une véritable culture de prévention, notamment dans leurs programmes, dans le secteur de l’enseignement et tout au long des formations.
Causes
Le rapport annuel 2017-2018 a fait l’objet d’une analyse détaillée afin de mettre le doigt sur les causes et les caractéristiques exactes des accidents de travail. D’après les statistiques, la moitié des accidents dans la construction résultent d’une chute de la victime ou d’une perte de contrôle d’une machine ou d’un outil. Près de 15% résultent d’une charge ou d’une contrainte inadaptées. Cela peut donc indiquer le non-respect des prescriptions de sécurité, une coordination de chantier quelque peu lacunaire ou encore une analyse trop superficielle des risques.