Poinçonnage

DECOUPEUSE AU PLASMA A TETE DE CHANFREINAGE POUR GRANDES TOLES

Stavelse Metaalbouw investit dans une decoupeuse au plasma et autogene Microstep MG

De nombreuses firmes ont fait faillite pendant la crise économique de 2008. Quelques-unes ont pris des risques calculés et ont osé se projeter dans le futur, comme la SA Stavelse Metaalbouw de Beveren-aan-de-IJzer en Flandre occidentale, à la frontière française. En pleine crise, elle a repris un constructeur de machines wallon. Celui-ci complète depuis lors les activités de l’entreprise familiale, construisant des machines comme des réservoirs à pression à vide et des installations d’immersion et des machines à bois comme des scies et des redresseurs de chevrons. La firme est aussi un sous-traitant pour les pièces et tôles de plus grandes dimensions.

Deux opérateurs de la SA Stavelse Metaalbouw ont suivi une formation pour pouvoir commander la machine
Deux opérateurs de la SA Stavelse Metaalbouw ont suivi une formation pour pouvoir commander la machine

STAVELSE METAALBOUW

L’histoire de la SA Stavelse Metaalbouw débute en 1971. Le père, Eric Mahieu (81), commence avec des vélos et des voitures mais décide à un moment donné de passer à l’usinage de métal. Les premières années, les activités de l’entreprise consistaient surtout en poinçonnage et pressage mais l’entreprise n’exécute aujourd’hui plus ces deux usinages. “Nous avons peu à peu suivi une autre voie”, explique Danny (46), le fils, qui constitue avec son frère Rudi (51) la deuxième génération à la tête de l’entreprise familiale.

“Nous nous concentrions alors encore surtout sur le travail de précision tandis que nous exécutons plutôt à présent des travaux plus lourds. Aujourd’hui, nous faisons principalement de la sous-traitance de pièces de grandes dimensions. Nous sommes certifiés selon la norme EN ISO 1090 catégorie 3 et usinons notamment des tôles d’une épaisseur de 4 à 250 mm, d’une longueur jusqu’à 7 mètres et pesant jusqu’à 500 tonnes (découpe au laser, découpe au plasma et oxycoupage, pliage …) et assurons la finition CNC jusqu’à 14 m sur 3,20 m. La peinture au pistolet fait aussi partie de nos activités.”

PERSONNEL

Avec un chiffre d’affaires de 7 millions d’euros en 2017, la SA Stavelse Metaalbouw est loin d’être un petit joueur. Elle accorde pourtant toujours beaucoup d’importance aux valeurs familiales propres à une entreprise familiale. Lors de notre visite de l’usine, Eric, le père, vient ainsi régulièrement voir si tout se passe bien. Bien qu’il ait atteint l’âge de la retraite, on le trouve encore chaque jour parmi les 49 travailleurs. Le personnel englobe non seulement des Belges et des frontaliers français, mais aussi des Polonais, des Roumains et des Portugais.

“En partie par nécessité. La pénurie de personnel qualifié dans notre région se ressent très fort et freine la croissance de notre entreprise”, raconte Danny Mahieu. “Nous y remédions d’une part en investissant dans l’automatisation et d’autre part en assurant des formations poussées pour ceux travaillant ici. “Tous les opérateurs dans l’atelier sont en mesure d’exécuter deux jobs. Ils sont ainsi polyvalents, mais aussi suffisamment spécialisés. Nous notons peu de rotation de notre personnel, même si quatre opérateurs ont pris leur retraite récemment. Compenser leur départ n’a pas été une sinécure mais nous y sommes finalement parvenus.”

Souleger le client de ses soucis est la priorité pour Stavelse. Finition, soudage... font donc partie des activités
Souleger le client de ses soucis est la priorité pour Stavelse. Finition, soudage... font donc partie des activités

NOUVELLE DECOUPEUSE AU PLASMA AVEC TETE DE CHANFREINAGE

Juste avant l’été, Stavelse a acheté une nouvelle découpeuse au plasma et autogène Microstep MG chez Wouters Cutting & Welding d’Oelegem. La MG est une machine à portique à entraînement double face avec une base de données de paramètres étendue. Les données pour la découpe de différents matériaux peuvent ainsi être réglées et conservées automatiquement.

“Ces derniers mois, nous faisions face à des problèmes de capacité. Notre découpeuse allemande devait, en outre, être remplacée. Nous nous sommes donc mis en quête d’une solution”, explique Danny.

“Seuls trois fabricants de machines avaient dans leur gamme des machines pouvant satisfaire à nos exigences en termes de dimensions. Nous leur avons fait exécuter quelques essais et la découpeuse au plasma Microstep à tête de chanfreinage rotative s’est démarquée. Je parle de la qualité de coupe mais aussi du chanfreinage 3D comme atout supplémentaire.”

Spécifications techniques

La machine chez Stavelse Metaalbouw est équipée d’une source de plasma HiFocus 440i de Kjellberg, d’une tête de chanfreinage et de trois brûleurs autogènes pour la découpe de tôles de 40 à 250 mm d’épaisseur. La machine sera utilisée pour le travail à la pièce (1 à 5 pièces) comme pour de plus grandes séries (jusqu’à 1.500 pièces par an). Pour le moment, elle est utilisée en phase de démarrage environ huit heures par jour mais le but est de pouvoir couper des tôles seize heures par jour.

Environ la moitié d’entre elles sont coupées avec la tête de chanfreinage. Une unité de filtration Donaldson a été choisie pour l'extraction et la filtration des fumées plasma et autogènes. Le chargement de la machine et le déchargement de la tôle découpée sont semi-manuels, avec un pont roulant et un système d’aimants. “Les tôles que nous usinons font parfois jusqu’à 12 m de long. Un magasin à tôles automatique n’est donc pas directement à l’ordre du jour pour nous.”

QUALITE ET SERVICE

“Nous nous sommes rencontrés pour la première fois à un salon il y a quelque temps”, se souvient Nic Wouters de Wouters Cutting & Welding. “Stavelse Metaalbouw était entrée en contact avec notre entreprise via Métallerie et nous avait demandé de produire des pièces de production très complexes avec des coupes obliques. Ils ont décidé sur la base de celles-ci de procéder à l’achat.”

Danny approuve, mais ajoute aussi que le service a également influencé le choix. “Wouters Cutting & Welding est aussi une entreprise familiale et peut, en cas de besoin, reprendre la machine à distance et résoudre le problème. Ou si nous les appelons aujourd’hui, un de leurs techniciens peut déjà être là demain. Le but est de pouvoir utiliser la machine les vingt prochaines années, moyennant quelques actualisations de logiciel.”

Deux opérateurs ont suivi une formation pour commander la machine et exécuteront aussi régulièrement le petit entretien. “C’est pourquoi nous avons également acheté quelques pièces de rechange. Nous essayons toujours de faire un maximum nous-mêmes, même les petites réparations.” Chaque année, Wouters Cutting & Welding assurera le gros entretien de la machine.

La découpese plasma de Microstep est dotée d'une tete de chanfreinage et de trois brûleurs autogènes. L'extraction de fumée est de Donaldson
La découpese plasma de Microstep est dotée d'une tete de chanfreinage
et de trois brûleurs autogènes. L'extraction de fumée est de Donaldson

PARC DE MACHINES MODERNE

“L’investissement s’inscrit aussi dans notre quête d’un parc de machines moderne. Nous disposons d’un parc de machines assez jeune”, poursuit Danny. “Les machines que nous construisons ici et installons chez le client sont prêtes aussi pour le futur. Elles sont dotées d’un progiciel que nous avons développé nous-mêmes et sont connectées entre elles.” Pour le moment, Stavelse œuvre à l’implémentation d’un système de GGE.”

FLEXIBILITE

“Nous disposons d’un stock énorme”, précise Rudi, le frère aîné. “Nous avons presque constamment ici plus de deux millions de kilos de tôles en stock. Dans la pratique, cela signifie chaque jour un camion plein de tôles. Ce vaste stock est nécessaire car nous voulons être flexibles vis-à-vis de nos clients. Qu’il s’agisse d’un nouveau client ou d’un ancien client ayant besoin de quelque chose rapidement.”

AVENIR

Bien que la sous-traitance reste une part importante de l’entreprise, Stavelse espère se concentrer encore plus dans le futur sur la construction de machines. “La demande est là. Il ne nous reste plus qu’à augmenter notre capacité de production”, assurent-ils.

“Nous voulons également continuer de croître en tant que sous-traitant et de réfléchir avec le client. Veut-il que nous découpions uniquement une pièce ou s’attend-il encore à un soudage ou un traitement de surface? Nous voulons soulager le client de ses soucis.”

“Nous avons récemment construit à l’arrière un nouvel atelier et le but est de rénover aussi les bâtiments plus anciens à l’avant. Un nouveau hall, où nous assurerons l’assemblage final de nos propres machines.”

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Écrit par Matthias Robbe

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