VEMARO MET L’ACCENT SUR LE GRAND TRAVAIL A LA PIECE
“JE TRAVAILLE VOLONTIERS AUX ASPECTS QUI PEUVENT ME DONNER SATISFACTION”
Vemaro est spécialiste de la fabrication de grandes pièces mécaniques pour les applications industrielles. Le gérant Marc Vereecke a commencé dans son garage et a œuvré à faire de Vemaro le spécialiste du métal qu’il est aujourd’hui. “En misant sur le grand travail à la pièce, je ne me suis pas trouvé sur le chemin du groupe qui fabriquait du petit travail en série et à la pièce”, explique Marc Vereecke. Récemment, Vemaro a acheté une fraiseuse à portique flambant neuve avec table tournante intégrée de six mètres. Une installation impressionnante qui a donné lieu à une visite de votre revue Métallerie dans l’entreprise familiale.
VEMARO
Creation: 1990
Gerant: Marc Vereecke
Lieu d'établissement: Roulers en Estaimpuis
Acitvités: Fraisage et soudage de grandes pièces
Personnel: 15
DEBUT RAPIDE
L’histoire Vemaro a commencé en 1990 dans le garage du gérant actuel, Marc Vereecke, où il a achevé toutes sortes de pièces métalliques après ses heures. Bien vite, la combinaison des deux jobs devint intenable et il est passé à la vitesse supérieure avec Vemaro. “Dans les premières années, j’ai été contraint de fabriquer des pièces plus petites, étant donné que mon garage n’était pas assez spacieux pour de grandes machines. Les affaires marchaient bien et très vite, mon garage était devenu trop petit. J‘ai décidé d’investir dans un bâtiment à Roulers. C’est ici qu’a germé ce que nous avons entre-temps bâti”, raconte Marc Vereecke.
GRAND TRAVAIL A LA PIECE 
Une fois à Roulers, Marc a décidé de se concentrer sur le travail à la pièce plus grand. “J’y voyais plus de possibilités à l’époque. En effet, la demande de grand travail à la pièce était grande et le nombre d’offreurs minime. Par ailleurs, il y avait assez bien de concurrence sur le marché des pièces plus petites. En misant sur le grand travail à la pièce, j’ai éliminé le groupe qui travaillait surtout sur les pièces plus petites.”
PAS DE TRAVAIL EN SERIE
La vision de Vemaro est d’exécuter aussi peu de travail en série que possible. L’entreprise a ses raisons. “Je travaille volontiers à ce qui peut me satisfaire. De plus, les grandes pièces sont souvent différentes, si bien que le travail en série n’est pas toujours possible.
Nos activités consistent en travaux de fraisage et de soudage. A l’heure actuelle, il est en tout cas trop difficile de réunir tous les usinages sous un seul toit, cette spécialisation est donc vraiment indispensable”, poursuit Marc Vereecke.
CONCURRENCE
“Nous ne sommes pas les seuls à proposer du grand travail à la pièce. En raison de la crise, il y a une dizaine d’années, de nombreuses entreprises opèrent la transition. Le travail en série est parti en masse vers les pays à bas salaires et les entreprises dans nos contrées ont été contraintes de se réorienter. Sans m’en rendre compte, j’ai fait le bon choix de miser sur le grand travail à la pièce.”
“Het bewerken van grote stukken vraagt geduld. Sommige stukken vragen minstens 2 weken freeswerk en 400 uur laswerk"
ENTREPRISE FAMILIALE
Au fil des ans, Vemaro a continué de croître et a commencé à usiner des pièces plus grandes. Marc Vereecke a été contraint de chercher un lieu supplémentaire. Il s’est intéressé à un établissement à Estaimpuis. “Ici, la place était suffisante pour un nouvel établissement et de plus, à un jet de pierre de la Flandre”, raconte le gérant. “La construction définitive s’est déroulée en deux phases. Nous n’allons probablement plus nous étendre sous ma direction. Dans quelques années, je transmettrai la gestion quotidienne de Vemaro à mes enfants. Ma fille est Master in accountancy et mon fils étudie à l’Ecole supérieure VIVES dans une orientation axée sur le métal. La combinaison du fils qui effectue le travail d’atelier, et de la fille qui se charge de l’administration, serait donc idéale. Moi-même, je déterminerais la direction de Vemaro à l’arrière-plan.”
FRAISEUSE A PORTIQUE DE 30 METRES 
Comme les activités sont surtout constituées de travaux de fraisage et de soudage, le parc de machines de l’entreprise comprend principalement des fraiseuses. “L’achat le plus récent est une fraiseuse à portique de 30 mètres avec une table tournante intégrée de 6 mètres. Avant, la portée maximale était de 20 mètres. En raison de cette portée limitée, je ne pouvais pas usiner toutes les pièces proposées. La fraiseuse plus grande devait arriver.”
Patience
“Les grandes surfaces demandent de la patience. A l’heure actuelle, nous travaillons à une pièce qui nous réclame 400 heures de soudage, une partie à la main sous un lit de poudre. De plus, on nécessite au minimum deux semaines de travail de soudage. Ce type de pièces est un travail de longue haleine.”
“Een goede stielman komt nooit zonder werk te zitten"
DIGITALISATION
“Nous essayons d’être une entreprise au courant dans tous les domaines, aussi en ce qui concerne la digitalisation et l’automatisation. Nous utilisons un progiciel qui prépare tout et permet de simuler les usinages. Un grand atout, car j’ai commencé sans ordinateur. Les machines actuelles sont informatisées et nous suivons cette tendance”, explique Marc Vereecke.
CLIENTELE 
L’entreprise livre un travail à la pièce à toutes sortes de secteurs. De l’industrie alimentaire aux constructeurs de ponts et à l’offshore ou l’industrie de la navigation. “Je ne vise pas un nombre limité de clients. Nous essayons de veiller à ce qu’un client ne représente pas plus de 20% du chiffre d’affaires. Trop dépendre d’un seul acteur est malsain d’après moi.”
PERSONNEL
Pour l’heure, Vemaro emploie quinze personnes dans les deux établissements. “Il n’est pas toujours simple de trouver le personnel adéquat. A Estaimpuis travaillent surtout des Français habitant juste après la frontière et des ouvriers d’Europe de l’Est. Les salariés flamands veulent de plus en plus souvent exercer un travail de bureau, si bien que l’employeur que je suis, est contraint d’engager son personnel hors frontières. Souvent, ce sont des personnes bien formées, parce qu’elles reçoivent encore largement le temps d’apprendre leur métier dans leur pays d’origine.”
AIDE PUBLIQUE
Marc Vereecke estime qu’un meilleur soutien flamand du secteur métallique serait le bienvenu. “Les subsides flamands ne visent que les entreprises high-tech innovantes. Des entreprises comme Vemaro ne reçoivent aucune part du gâteau. En Wallonie, les cartes sont redistribuées. Les investissements des entreprises sont plus soutenus. C’est en partie pour cela que j’ai ouvert un second établissement par-delà la frontière linguistique. Nos investissements à Estaimpuis sont soutenus par le gouvernement wallon. Nous ne sommes pas les seuls à ouvrir des établissements pour cette raison juste au-delà de la frontière flamande. Estaimpuis se situe du reste à un jet de pierre de notre établissement à Roulers, le choix était assez logique”, conclut Marc Vereecke.