LE VALUE ENGINEERING: UNE PLUS-VALUE
DANS L’INDUSTRIE MANUFACTURIERE

L’analyse de valeur par l’expertise partagée de sa propre discipline

A l’heure actuelle, on engage à nouveau l’archiconnu concept ‘analyse de valeur’, sous le terme de ‘value engineering’ (VE), quoique cette fois de façon professionnelle, pour une valorisation ciblée de la chaîne de production. Cette forme branchée de prestation de services stratégique apporte une plus-value consi­dérable, et plus seulement pour des produits de haute valeur. Cruciales sont la collaboration et l’échange de connaissances dans l’industrie manufacturière.

 

VALUE ENGINEERING

Pour les systèmes high-tech, les composants de grande valeur et plus grands, le value engineering signifie une plus-value considérable. Cependant, l’esthétique des articles de consommation quotidiens et des éléments industriels plus simples est aussi devenue à ce point complexe que seule une approche parfaitement cohérente et multidisciplinaire procure le résultat final optimal souhaité. Les connaissances professionnelles et l’expérience dans l’industrie manufacturière ne peuvent absolument pas faire défaut.

Divers objectifs de procédure stratégiques se présentent, liés à l’amélioration de la fonctionnalité d’un con­cept de produit ou à un meilleur rapport éco­nomique prix-performance, au moyen d’une réduction des usinages superflus et fastidieux – sans toutefois affecter le fonctionnement et la durabilité du produit.

PARTAGE DE CONNAISSANCES A DIFFERENTS NIVEAUX

Plus que jamais, on se soucie de la fonctionnalité dès la phase de conception d’un nou­veau produit. Dans ce cadre, différents spé­cialistes techniques de petites et grandes entreprises collaborent pour optimiser la réalisation du produit, de l’idée à la production effective, en passant par la conception. Et bien davantage dans la plupart des cas, telles la vitesse, l’efficacité et l’acceptation maximale du mar­ché, notamment par l’esthétique, l’application et le prix. Des aspects tels que l’ergonomie et la sécurité sont aussi impliqués.

Collaboration multidisciplinaire

Aujourd’hui, nous constatons régulièrement que les entreprises ne disposent plus d’une vue globale à haut niveau dans chaque discipline en raison de la complexité croissante du pro­cessus de production. Soit la conception, la production ou le post-traitement de produits. On travaille dans une optique multidisciplinaire avec plusieurs entreprises, sur la base du partage de l’expertise industrielle réciproque en matière de projets. Ceci, constitué des connaissances du processus de développement, de l’expertise de l’entreprise et de l’expérience. De plus, une part sans cesse plus grande des activités (et de la responsabilité) est confiée à des fournisseurs externes dans l’industrie moderne. Du reste, ceux-ci visent à utiliser plus largement le département d’ingénierie comme source de connaissances – fort logiquement y compris l’apport des connaissances spécialisées accumulées dans la conception et la fabrication dans les matériaux les plus utilisés, dans le parc de machines disponible.

Il est loin d’être facile de spécifier des pièces de façon unique dans un style universel, malgré les nombreuses normes. Laissez un opérateur de machine ou un collaborateur dans la chambre de mesure parler avec le constructeur de la raison qui justifie ce détail exigeant sur le dessin ou la tolérance aussi élevée de certaines cotes.

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REVERSE ENGINEERING

Quelle que soit la qualité de la conception, des améliorations sont quasi toujours pos­sibles, dans quasi chaque phase du cycle de vie. Par exemple sur la base d’une pression tarifaire, d’une rétroactivité à partir du groupe d’utilisateurs, ou quand on envisage un rattrapage pour valoriser la fonction. Ceci joue certainement quand toutes les phases (création, production, utilisation, recyclage) sont systématiquement examinées et analysées. N’oubliez pas qu’une réingénierie se produit surtout aujourd’hui, avec la volonté de valoriser un élément obsolète, indisponible, utilisé avec une pleine satisfaction pendant des années. Se présente alors la situation où l’élément proprement dit est encore disponible de façon physique, comme dessin ou virtuellement comme fichier CAO ou sous forme digitale (via le scanning sur site).

Dans un tel cas, une valorisation fonctionnelle et technique simultanée au sein du reverse engineering est le chemin préconisé, plus qu’on ne l’admet généralement. Un examen et une évaluation ciblés et critiques de ces aspects issus de différentes disciplines au sein d’une sorte d’équipe de projet permettent d’accroître la valeur intrinsèque dans bien des cas, avec des effets d’apprentissage additionnels permanents, à tous points de vue. Ceci permet d’améliorer notamment des fonctions essentielles, des propriétés de produit, des facettes de production, l’utilisation du matériau, l’aspect visuel et tactile, ainsi que les possibilités d’utilisation, et même de façon drastique dans certains cas.

BAISSE DES COUTS DE PRODUCTION

Cela vaut aussi quand on recourt à une expertise supplémentaire spécifique dans le pro­cessus de production. A chaque fois, il semble que la technique d’usinage offre souvent de façon quasi évidente des opportunités positives, surtout dans la phase de fabrication, pour augmenter la productivité, faciliter l’assemblage, réduire le délai d’exécution et le délai de mise sur le marché, ainsi que perfectionner les fonctions. Pas seulement chez les sous-traitants plus grands. Cette méthode de travail étagée procure une économie directe en coûts et en temps, notamment dans le cas où les coûts de production et de matériau sont abaissés. On connaît des cas où une telle optimisation de processus résulte dans le maintien, voire le retour de l’emploi.

ON AIME CE QU’ON CONNAÎT

L’application du value engineering comme projet était inconnue avant. En fait, elle s’est mise en place de façon automatique quand elle était mieux appropriée et n’affectait pas la fonction primaire de la pièce. S’il s’agit de faciliter et/ou rendre un but spécifique moins cher, le professionnel en question l’exécutait de façon évidente lors du développement, avec le retour d’informations direct, voire a posteriori.

Actuellement, on s’en tient sciemment aux spécifications et aux caractéristiques géométriques, du fait que les nombreuses étapes dans la chaîne sont plus que jamais subdivisées. Sur ce point, les maîtres d’ouvrage sont aussi plus exigeants qu’avant sous la pression du temps et du prix, la livraison doit satisfaire à 100% aux spécifications (nettement plus étendues), jusqu’au strict nettoyage.

On réalise trop peu dans chaque secteur que les technologies de construction et d’usinage traditionnelles subissent constamment une évolution radicale, tout comme le design, la fonction, l’utilisation et les matériaux. Si un spécialiste bien rôdé dans l’atelier éprouve déjà des difficultés à se maintenir au courant dans sa discipline, ceci est certainement attendu d’un ingénieur dont les points de départ et les priorités sont avant tout très différents. Comprimer les coûts là où c’est pos­sible, implique plus que la seule recherche du prix le plus bas. Car cela peut induire une qualité inférieure, une baisse de l’acceptation et des chiffres de vente, et peut-être même altérer la marque. Des cas connus relatifs aux articles de consommation sont éloquents, les consommateurs estimant à tort ou à raison qu’il est question d’un vieillissement ou d’une réduction volontaire de la durée d’utilisation.

STRATEGIQUE

L’analyse de la valeur s’est développée en une prestation de services très appréciée et offrant une grande valeur ajoutée dans le domaine de la conception, de l’ingénierie, des connaissances de fabrication et de mesure, à une sélection de clients, bien que la plupart travaillent déjà avec DFM (Design For Manufacturability). Pour toutes les parties impliquées, la collaboration signifie une situation gagnant-gagnant attractive. Un aperçu aléatoire de la pratique quotidienne le démontre, par exemple dans une entreprise tier--1 réputée, une PME active dans la tôlerie, mais aussi un constructeur de machines au niveau international. Différents secteurs se différencient du fait que certains aspects sont à ce point critiques qu’une moindre qualité est acceptée sans problème pour d’autres critères, par les utilisateurs couramment très spécialisés. La Formule 1 est un exemple frappant, le design de course et le flux aérodynamique dans les bolides modernes pèsent nettement plus que le prix. Une disponibilité ultra­rapide du composant est aussi souvent décisive.

INDUSTRIE HIGH-TECH

Dans ses murs, lors de l’introduction à un Roadshow Verspanen très fréquenté, le directeur Frank Biemans a évoqué l’analyse de la valeur du point de vue du NTS. Ce concept de réingénierie fait partie depuis quelques années de la stratégie corporate business du groupe NTS. La société high-end y vise un accord de collaboration solide, de longue durée, avec le client sur la base du codéveloppement.

Les ingénieurs du sous-traitant en première ligne collaborent directement avec les concepteurs à la conversion de l’idée en produit, en partie par le partage des connaissances internes spécifiques. Ce savoir-faire semble très vaste, des connaissances des matériaux à la stratégie de production et de mesure, la prévention de la contamination, la compréhension logistique, ce qui diminue à chaque fois les coûts de production. Ils se savent soutenus par l’infrastructure de grande qualité conditionnée sur les vibrations, la tem­pérature et la propreté. Celle-ci comprend notamment un parc étendu d’appareils d’usinage et de mesure ultramodernes ainsi que de différentes salles blanches, pour réaliser la qualité et le délai de livraison exigés. Dans le trajet de formation – qui veille à garantir la maîtrise technique à long terme, le partage des connaissances est aussitôt mis en pra­tique. L’entreprise sise à Hengelo (Pays-Bas) a été sélectionnée par différents OEM en raison de la grande qualité prouvée dans tout le trajet de fabrication des éléments de haute technicité et des sous-systèmes critiques.

CONSTRUCTEUR XXL MIKROMAT

Les acheteurs potentiels font souvent exécuter des tests de machine lors du processus de sélection en préalable aux cruciaux investissements en capital, telles les géantes machines à portique 5 axes à la multifonctionnalité croissante livrées par l’allemand Mikromat (Dresde). Régulièrement se produisent des situations exigeant une attention particulière. La société applique le VE pour montrer clairement au client le gain réalisable dans l’usinage, en démontrant le plus souvent le gain résultant de l’amélioration par la fabrication d’un seul produit dans son centre de démo. Dans la branche des ‘grands usineurs’, il est habituel de faire fabriquer une pièce de format identique à l’originale (p.ex. un bloc- moteur XXL) littéralement à l’essai ou comme présérie.

Dans certains cas, les caractéristiques souhaitées semblent irréalisables dans la disposition normale. Un outil spécial doit être développé au détriment d’une grande somme d’argent et d’un temps précieux. Songez aux options telles que les têtes d’usinage et bridages réglables ou indexables.

En se réunissant avec les concepteurs de produit et en examinant de façon critique la faisabilité de la construction choisie, on aboutit très vite à une solution efficace et plus économique. Un exemple pratique significatif est la réalisation de trous de filetage ou chambres uniquement un peu plus loin sous le bord de la bride. Puis, le cycle de perçage requis a été exécuté simplement avec une tête perpendiculaire livrable dans les modules standard. Comme souvent, une telle adaptation est bien plus simple et moins radicale qu’un changement sur une fraiseuse XXL.