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Grand potentiel de robotisation dans les PME

Agoria et PwC partagent une étude sur l'industrie belge

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Bien que les robots soient utilisés plus que jamais dans l'industrie belge et au-delà, il y a encore beaucoup de potentiel

Agoria et PwC ont récemment réalisé une étude sur le degré de mise en œuvre et le potentiel de la robotisation dans l'industrie belge. Les résultats sont non seulement révélateurs de l'état de nos entreprises, mais ils montrent également de nombreuses possibilités d'améliorer la production et le bien-être des employés.

L'enquête

Au cours des dernières années, les membres d'Agoria se sont posé de nombreuses questions sur la robotisation et sur la manière dont elle peut aider les entreprises belges. La robotisation est généralement déployée en raison de la pénurie de main-d'œuvre qualifiée et pour répondre à la demande de personnalisation de masse, souvent avec des lots plus petits par produit. L'utilisation de robots peut également apporter des solutions dans le cadre de la réduction des déchets et de l'économie d'énergie.

Agoria et PwC ont répondu à cette question en réalisant une étude à grande échelle, spécifiquement axée sur la Belgique. Pour ce faire, ils ont collaboré avec Sirris et la VUB. Au total, 280 entreprises ont répondu à l'appel à la coopération, dont 127 ont été effectivement sélectionnées pour l'étude. Un entretien approfondi a été mené avec 17 de ces entreprises afin de recueillir des informations complémentaires. Les trois quarts des 127 entreprises étaient des PME et près de 80% d'entre elles ont leur siège en Belgique. La plupart des participants à l'étude travaillent dans l'industrie manufacturière.

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127 entreprises belges ont été interrogées sur leur vision et leur utilisation des robots

7 raisons de robotiser

Quelles sont donc les principales raisons de déployer des robots? L'enquête a révélé sept motivations principales qui poussent à la robotisation en Belgique et qui continueront d'être les facteurs les plus importants à l'avenir.

  1. Maintenir et accroître la compétitivité de l'entreprise grâce à l'automatisation et à la robotisation des activités appropriées. Il est certain que toutes les tâches ne profitent pas de la robotisation.
  2. Augmenter la croissance économique en développant la capacité robotique. 36% des entreprises interrogées qui utilisent déjà des robots ont indiqué que c'était le cas.
  3. Élargir le champ d'action potentiel des robots en utilisant des périphériques, tels que la connectivité des machines, l'analyse avancée des données, l'impression 3D et les systèmes visuels. Cela augmente considérablement les tâches pouvant être accomplies par un robot.
  4. Assurer la continuité de la capacité de production par la mise en œuvre de robots fiables. Les robots peuvent travailler indéfiniment, 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7, et ne souffrent pas de perte de concentration.
  5. Assurer une production reproductible de la plus haute qualité en soutenant les travailleurs par une robotique complémentaire.
  6. Améliorer l'ergonomie des opérateurs en laissant les robots se charger des tâches ennuyeuses, sales, dangereuses et difficiles.
  7. Un travailleur sur deux considère les robots comme un partenaire important sur le lieu de travail. Souvent, c'est précisément la combinaison entre l'employé humain et le robot qui apporte une valeur ajoutée. C'est particulièrement évident avec les cobots.

Pénurie de main-d'œuvre

L'une des principales motivations pour mettre en œuvre des robots est de remédier à la pénurie aiguë de main-d'œuvre qualifiée. L'écart entre l'offre et la demande ne fera que se creuser dans les années à venir, ce qui représente un énorme défi. Un certain nombre d'entreprises misent donc sur l'upskilling, c'est-à-dire l'amélioration des compétences des employés actuels. Elles investissent dans la formation continue de leurs employés, à la fois pour les adapter à de nouvelles tâches et pour les familiariser avec les robots.

La pénurie aiguë de main-d'œuvre pose d'énormes défis

Il reste cependant nécessaire d'assurer la présence d'un plus grand nombre d'étudiants dans les domaines des STIM et de mettre l'accent sur la robotique. Bien que de nombreux enseignants flamands soient favorables aux STIM, ils estiment qu'ils ne disposent pas des connaissances nécessaires pour informer les élèves à ce sujet. Pas moins de 40% des élèves n'ont jamais entendu parler des STIM et 45% des élèves de l'enseignement secondaire pensent que les STIM n'apportent aucune valeur ajoutée dans la recherche d'un futur emploi. Pourtant, près de la moitié des élèves - en particulier ceux de l'enseignement primaire - souhaitent un emploi dans le domaine des STIM.

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Faire face à la pénurie de main-d'œuvre qualifiée est l'une des principales raisons d'engager des robots

7 statistiques sur la robotisation

L'enquête d'Agoria et de PwC a également permis d'identifier sept statistiques clés parmi les entreprises interrogées. Ces chiffres donnent une idée plus précise de l'état de notre industrie, mais révèlent également certains points sensibles.

  1. La principale conclusion de l'enquête est que près de 70% des entreprises ont une expérience de la robotisation. Environ 16% ont une expérience de base et ont déjà testé la robotisation au sein de leur entreprise. Pour 34%, les robots ont déjà été utilisés dans des secteurs clés de l'entreprise et pour plus de 17%, les robots sont appliqués de manière stratégique, y compris dans des secteurs mineurs. Il est intéressant de noter que seule une minorité de ces entreprises (partiellement) robotisées sont des PME. Ainsi, ce sont surtout les grandes entreprises qui déploient des robots; parmi les petites entreprises, cette tendance reste limitée pour l'instant.
  2. Le type de robot le plus utilisé est le robot articulé, également appelé robot multi-axes et robot scara. Il représente 70% des robots utilisés.
  3. Les robots ne sont plus exclusivement réservés à la production de masse. Quelque 44% des entreprises déclarent utiliser des robots même pour des volumes plus faibles (moins de 100 pièces par jour). Les robots actuels peuvent traiter presque tous les volumes, toutes les formes et tous les poids. Les sous-traitants, en particulier, utilisent des robots pour les petits volumes.
  4. Un tiers des entreprises déclare utiliser déjà des robots, mais dans les départements les plus performants de l'entreprise. Elles souhaitent ainsi que ces départements servent d'exemple au reste de l'entreprise.
  5. Environ 40% des PME n'utilisent pas encore de robots dans leur processus de production ou n'ont pas d'expérience de base dans l'utilisation ou l'essai de robots au sein de leur entreprise.
  6. La plupart des entreprises (78%) dépendent de tiers pour leurs connaissances en matière de robotisation. Seules deux entreprises sur dix disposent de l'expertise nécessaire en interne.
  7. Quelque 60 % des entreprises indiquent que la principale raison de l'échec des projets de robotisation est la sous-estimation de la complexité de l'intégration dans les structures existantes de l'entreprise et des processus.

Contexte global

Une autre statistique concerne la performance de la Belgique en matière de robotisation au niveau global. Dans le classement 2022, la Belgique occupe la 15e place, avec une "densité de robots" de 198. Ce chiffre correspond au nombre de robots pour 10.000 employés dans l'industrie manufacturière. À titre de comparaison, le score moyen est de 141, tandis que la Corée du Sud, pays en tête du classement, affiche un score de 1.000.

Des études européennes montrent que l'utilisation de robots industriels n'a pas d'effet négatif significatif sur l'emploi dans les entreprises. Les entreprises qui utilisent intensivement ces robots font preuve d'une efficacité nettement supérieure en termes de productivité du travail. Les robots pourraient donc faire partie d'une stratégie visant à maintenir l'emploi à un niveau suffisamment élevé; il doit atteindre 80% d'ici à 2030 pour rester dans la course par rapport aux autres États membres de l'Union européenne.

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Les grandes entreprises sont les principales à déployer des robots, les PME sont à la traîne

Secteurs industriels

En fin de compte, plus de 10.300 robots sont actifs dans l'industrie belge, et ce dans différents secteurs. Quelque 84,5% des cas d'utilisation des robots se situent dans cinq grands secteurs. Le secteur automobile est traditionnellement le plus gourmand, et c'est également le cas en Belgique. Cette production représente 4.731 robots, soit 47% de l'utilisation totale.

Elle est suivie par le secteur de la métallurgie avec 1.745 robots (17%), puis par l'industrie alimentaire (1.031 robots, 10%), les plastiques, les produits pharmaceutiques et chimiques (770 robots, 7,5%) et l'électronique (281 robots, 3%). La conséquence logique est qu'il existe un potentiel de croissance encore plus important dans ces secteurs relativement plus petits, alors que le secteur automobile est déjà relativement optimisé à cet égard.

Le secteur automobile mise beaucoup sur la robotisation depuis des décennies

Les industries pharmaceutique et alimentaire, en particulier, présentent un fort potentiel, notamment dans les applications d'emballage et de logistique. Toutefois, l'hygiène est une exigence importante dans ce domaine, et il n'est pas toujours facile de maintenir les robots propres. L'adaptation des robots aux conditions d'humidité pourrait donc constituer un grand pas en avant pour l'industrie alimentaire.

À l'heure actuelle, les robots sont principalement utilisés pour la préparation des commandes et le chargement et le déchargement des machines. La soudure et le brasage sont également des applications importantes. C'est ce qui a été constaté dans toutes les entreprises interrogées, et les utilisateurs potentiels ont également indiqué ces objectifs. Néanmoins, le champ d'application des robots s'est récemment élargi, ceux-ci n'étant plus condamnés à la production de masse.

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L'industrie automobile est la plus gourmande en robots

Qu'en est-il des PME?

Comme nous l'avons déjà mentionné, les PME obtiennent de bien moins bons résultats que les grandes entreprises en matière de robotisation. Environ 40% d'entre elles ont déclaré ne pas déployer ou expérimenter de robots. Pour 15% d'entre elles, l'expérience est limitée et se limite à quelques essais. Près de 29% déploient des robots dans des services performants et 17% déploient des robots de manière stratégique dans l'ensemble de l'entreprise.

La question qui se pose alors est de savoir ce qui est à l'origine de ce retard. L'enquête a identifié un certain nombre de raisons majeures. Pour 27% des PME, il s'agit d'un manque de formation ou d'une formation inadéquate. Le deuxième facteur le plus important s'en rapproche: 23% déclarent que l'entreprise elle-même ne dispose pas de l'expertise nécessaire. L'argument selon lequel une production dynamique - avec une grande diversité et de faibles volumes - ne se prête pas à la robotisation complète le trio de tête.

Ces facteurs se distinguent également dans les grandes entreprises, mais il est notable qu'ils y sont beaucoup moins cités que dans les PME (voir le graphique ci-dessous). Parmi les grands acteurs, l'absence d'une analyse de rentabilité appropriée, d'une feuille de route technique pour l'intégration des robots et d'une confiance ou d'une connaissance du marché sont les principales raisons qui s'opposent au déploiement des robots. Il est intéressant de noter que les raisons purement financières sont le facteur le moins important.

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Plus d'un tiers des entreprises interrogées déclarent déployer des robots de manière sélective dans les départements performants

L'effet sur les individus

Il a été relevé précédemment qu'environ la moitié des employés des entreprises qui déploient des robots considèrent effectivement ces robots comme des partenaires précieux pendant le travail. En outre, 75% des personnes interrogées déclarent que la robotisation n'a aucun effet ou qu'elle a un effet positif.

La vieille histoire des employés réticents à l'utilisation des robots semble donc de plus en plus dépassée. Les individus s'habituent de plus en plus aux robots et reconnaissent souvent qu'ils ne font qu'alléger et faciliter leur travail, plutôt que de le supprimer. Pour les employeurs, cela signifie qu'un climat hostile entre les employés semble de plus en plus appartenir au passé.

L'homme et le robot ne s'opposent plus depuis longtemps

La création d'une atmosphère positive autour de la robotisation est souvent essentielle à la réussite de ces projets. Il est crucial d'impliquer les employés dès le début du processus d'intégration. De cette manière, ils sont plus susceptibles de développer une certaine fierté à l'égard de ce projet et de partager leurs expériences avec leurs collègues. Les entreprises qui ont adopté cette approche avaient des employés qui considèrent généralement la robotisation comme une évolution positive.

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Les robots peuvent avant tout aider les travailleurs humains en prenant en charge les tâches ennuyeuses, répétitives, sales et dangereuses

Grâce à cette prise en charge des tâches ennuyeuses et répétitives, les travailleurs concernés ont plus de temps à consacrer aux tâches créatives, pour lesquelles les robots ne peuvent pas être utilisés. Le rôle de ces travailleurs s'oriente davantage vers la résolution de problèmes et le contrôle de la qualité. Les robots ne se subsistent donc pas aux travailleurs aux postes de travail mais constituent plutôt une main-d'œuvre complémentaire qui libère du temps pour des tâches qui, souvent, ne reçoivent pas l'attention nécessaire à l'heure actuelle.

Mieux encore: la robotisation et l'automatisation semblent nécessaires pour maintenir l'industrie manufacturière en Belgique. La façon dont nous produisons va changer, mais ce n'est pas forcément une mauvaise chose. Le coût total de la main-d'œuvre diminuera: les opérateurs deviendront plutôt des superviseurs qui n'interviendront qu'en cas de nécessité. Ils ne devront donc pas être présents en permanence, tout comme les agents d'entretien actuels.

Le contenu des emplois changera également de manière significative, une partie du travail traditionnel d'un opérateur étant remplacée par des tâches plus créatives et des missions plus orientées vers la maintenance. La question est de savoir si la main-d'œuvre actuelle parviendra à s'adapter à ce nouveau rôle. Les entreprises pourraient être amenées à rechercher un nouveau type de travailleur, avec des attentes et des capacités différentes.

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Dans les PME, les trois niveaux les plus bas sont plus fortement représentés que dans les grandes entreprises

7 étapes pour intégrer les robots

La question est bien sûr de savoir comment les entreprises - en particulier celles qui sont confrontées à un manque de connaissances internes - doivent intégrer les robots. Pour ce faire, Agoria a élaboré une feuille de route en sept étapes.

  1. Connaissez votre produit. Déterminez le nombre de variantes de produits que vous prévoyez de fabriquer et leur évolution future. De cette manière, vous pouvez anticiper les futures expansions ou les changements dans la production. Une bonne connaissance technique du produit est cruciale, idéalement même de l'ensemble de l'environnement de production.
  2. Examinez la tâche pertinente. Décidez méticuleusement de ce qui doit être fait. Décidez pour quelle partie de la production un robot est effectivement souhaitable et quelle tâche doit être robotisée. Il est préférable de commencer à petite échelle et de passer à la vitesse supérieure en cas de succès. Il n'est généralement pas souhaitable de tout robotiser en même temps.
  3. Envisagez les installations nécessaires. Définissez les aspects techniques et de sécurité, tels que l'alimentation électrique, l'alimentation en air comprimé, l'espace nécessaire et le blindage. Vérifiez si ces éléments sont disponibles et intégrez-les dans la planification du projet. L'encadrement complet du robot doit être conçu en conséquence. Des investissements sont nécessaires à cet effet, mais plusieurs possibilités se présentent dès que la première étape est franchie. Se concentrer sur le coût de possession total plutôt que sur les bénéfices directs.
  4. Réfléchissez à l'environnement. Choisir l'agencement souhaitable du robot et baser cet agencement sur les tâches à accomplir. Il est également important de choisir les partenaires appropriés et de procéder à divers essais, si possible sur place.
  5. Impliquez toutes les parties intéressées. Il est important non seulement de sélectionner les bons partenaires en vue de la collaboration, mais aussi d'impliquer les opérateurs dans le choix du type de robot et la conception de la cellule robotisée. Veillez à ce que tous les regards soient orientés dans la même direction et partagez les meilleures pratiques.
  6. Réfléchissez ensemble aux détails critiques. Choisissez les outils appropriés (par exemple, les préhenseurs et les extensions visuelles) pour le produit à manipuler ou la tâche à accomplir. Il est essentiel d'attirer les bonnes personnes et les bonnes connaissances. Osez investir dans des employés à long terme.
  7. Connectez votre installation. Analysez les possibilités d'intégration du robot dans le système informatique de l'entreprise, tel que SCADA ou MES et d'autres applications logicielles pour la production et la maintenance. Les robots génèrent de très nombreuses données utiles qui peuvent être utilisées à grande échelle.

Recommandations

Concrètement, Agoria et PwC formulent encore quelques recommandations à l'intention des entreprises qui souhaitent se robotiser. Commencez par évaluer la valeur des robots au sein de votre entreprise. Veillez également à adopter la bonne approche pour aborder les projets complexes et les changements qui y sont associés. En outre, il est important de préparer la main-d'œuvre aux tâches de demain. L'amélioration des compétences est donc la clé du succès dans ce domaine également.

De nombreuses lignes de production fonctionnent avec des machines anciennes qui sont constamment mises à jour. L'intégration de la technologie des caméras et des modèles d'IA permet de prolonger considérablement la durée de vie de ces machines. En intégrant l'IA dans leur travail, les opérateurs bénéficient également d'une plus grande sécurité d'emploi. Il est essentiel que les modèles d'IA soient clairs et accessibles.

Une analyse approfondie des tâches à robotiser est cruciale

Enfin, il est essentiel de ne pas sous-estimer l'introduction et l'intégration d'un robot. La nature interdisciplinaire et complexe de l'automatisation et de la robotisation reste un défi de taille. En effet, il ne s'agit pas simplement d'installer un robot. Le choix du bon préhenseur, des bons capteurs et des bonnes protections nécessite à chaque fois une préparation et une recherche approfondies en collaboration avec différents acteurs.

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Le manque de formation et d'éducation est la principale raison pour laquelle les grandes entreprises et les PME n'utilisent pas les robots

L'écosystème des robots

Différents acteurs

Dans leur étude, Agoria et PwC soulignent principalement qu'il y a encore beaucoup de potentiel en Belgique pour déployer des robots et rendre ainsi notre industrie plus efficace. À cette fin, la Belgique offre un bon écosystème, avec une bonne coordination entre les fournisseurs (de robots et de périphériques), les acheteurs et les intégrateurs.

Bien qu'aucun robot ne soit développé en Belgique, on observe des développements significatifs dans les différentes applications des robots. Les périphériques font également l'objet d'innovations remarquables au niveau national, stimulées par diverses formations dans l'enseignement supérieur. Une série d'intégrateurs fournissent le soutien nécessaire à l'intégration des robots dans une entreprise.

Certains fabricants et intégrateurs de robots misent sur un modèle "Robot as a Service" (RaaS), dans lequel cette partie reste propriétaire du robot mais le prête ou le loue à un client. Toutefois, ce modèle suscite encore beaucoup de scepticisme, principalement en raison de la question de la propriété effective et de la sécurité de la circulation des données.

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Les robots sont de plus en plus utilisés pour produire de plus petits volumes

Périphériques

La technologie de préhension est l'un des facteurs les plus importants dans l'intégration des robots. Les robots peuvent saisir de plus en plus d'objets, par exemple également désormais dans des conditions humides. Cette partie relativement petite de l'installation est très complexe et demande donc beaucoup d'attention lors de l'intégration du robot. En effet, les robots ne sont pas en mesure de déterminer eux-mêmes la force avec laquelle ils doivent saisir un objet pour le soulever sans le casser.

Les systèmes visuels sont une autre forme de périphérique qui augmente considérablement les capacités des robots. De plus en plus de données, telles que des images, peuvent être collectées et traitées au cours du processus de fabrication. Le robot peut effectivement voir l'objet à saisir et déterminer ainsi comment le saisir.

La connectivité

De plus en plus de données sont donc collectées, y compris par les robots. L'avènement des applications IoT industrielles et de la transmission de données sans fil permet de collecter des données sans câblage important. La cybersécurité revêt ici une importance capitale. En effet, les machines et les robots sont connectés entre eux et, via l'IT, à l'administration, ce qui rend l'ensemble du système vulnérable. La sécurité nécessaire est donc indispensable.

L'arrivée de la 5G va dynamiser les périphériques des robots en accélérant considérablement la communication entre les machines (jusqu'à 100 fois plus rapide que la 4G). Les robots seront encore mieux connectés à leur environnement, avec la possibilité d'une communication directe entre les machines sur la chaîne de production. La 5G facilitera également le déploiement des AMR (Autonomous Mobile Robots) en les rendant plus flexibles. Pensez à changer de cap lorsque le robot détecte des obstacles.

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La Belgique dispose d'un solide écosystème d'intégrateurs et de fabricants

Types de robots

À cet égard, les robots deviennent de plus en plus un produit généraliste. Il ne s'agit plus d'une niche que seuls certains acteurs peuvent exploiter. Nous constatons ici qu'il y a encore trop peu de diversité dans l'application des robots. Par exemple, dans 70% des cas, on choisit encore le robot articulé ou le robot scara, alors que ce n'est pas toujours le type le plus approprié. Il est donc préférable d'examiner plus souvent l'application spécifique et d'acheter un robot sur mesure à cette fin.

Les cobots constituent un complément intéressant à l'offre au sein de la robotisation. Ils sont souvent plus chers à l'achat que les robots à six axes, mais le coût final du projet est généralement moins élevé. Les cobots sont également beaucoup plus flexibles et s'adaptent plus facilement aux changements de production. Ils sont également moins complexes à utiliser et l'absence de blindage facilite les déplacements autour d'eux. Les applications spécifiques des cobots font qu'ils complètent plutôt qu'ils ne remplacent les robots traditionnels. Lisez davantage sur les cobots dans l'industrie manufacturière ici.

Nous constatons que les applications des robots sont encore trop peu diversifiées

Les AMR sont également de plus en plus répandus, avec diverses applications dans l'atelier. Celles-ci se concentrent principalement sur la logistique, car le bras d'un AMR permet de bien  saisir et déplacer des objets. Les cobots et les AMR occupent une place importante à côté des robots traditionnels et offrent de nouvelles possibilités. Quoi qu'il en soit, les robots sont aujourd'hui beaucoup plus flexibles, avec des temps de changement plus courts entre différents types et tâches. Par conséquent, les robots peuvent désormais être utilisés là où c'était auparavant impossible ou déficitaire.

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Il est toujours important de bien réfléchir aux tâches à robotiser et de sélectionner le bon robot sur la base de cette analyse

Recommandations pour le gouvernement

Initiatives existantes

Il y a donc encore beaucoup à faire dans le domaine de la robotisation pour que l'industrie belge devienne plus efficace. Dans l'étude, Agoria et PwC ont donc formulé quelques recommandations à l'intention des pouvoirs publics, qui peuvent ainsi stimuler la robotisation.

Diverses initiatives existent déjà, bien sûr. Par exemple, les régions disposent de plusieurs programmes visant à stimuler l'adoption de nouvelles technologies. En Flandre, les entreprises peuvent bénéficier d'un soutien financier pour identifier les goulots d'étranglement en matière de travail réalisable, afin d'améliorer les conditions de travail.

Un engagement fort en faveur de l'éducation axée sur les STIM est nécessaire

Il existe également le Living Lab Industrie 4.0 "Technology for Workable Work", qui démontre l'utilisation d'outils technologiques pour réduire les charges de travail physiques. L'initiative Usine du futur - créée par Agoria et Sirris - apporte également un tel soutien.

Bien que ces initiatives soient très utiles, il est clair que des mesures incitatives supplémentaires sont nécessaires. La robotisation est encore très limitée dans les PME, et les grandes différences entre les secteurs industriels montrent qu'il existe un grand potentiel d'amélioration. Les entreprises ont encore besoin d'un meilleur soutien pour passer aux nouvelles technologies et trouver les partenaires appropriés.

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Lors de l'investissement  dans la robotique, il est essentiel de garder à l'esprit le coût total de possession, et pas seulement les résultats financiers immédiats

L'enseignement

Actuellement, nous sommes toujours confrontés à une pénurie de profils STIM en Belgique. Depuis des années, cette pénurie constitue un obstacle majeur à la croissance des secteurs industriels. Pour y remédier, il est urgent de mettre en place un plan d'action global en matière de STIM. Les récentes initiatives régionales vont dans la bonne direction, mais ne vont pas encore assez loin. Des collaborations et des plans de grande envergure sont également nécessaires au niveau national.

L'upskilling devrait également faire partie intégrante de notre enseignement et de notre culture d'entreprise. Il faut mettre l'accent sur les bonnes compétences qui, après tout, évoluent rapidement. C'est particulièrement vrai pour les travailleurs qui n'ont pas poursuivi leurs études. Il est nécessaire d'assurer une mobilité ascendante de la main-d'œuvre, en vertu de laquelle chaque professionnel bénéficie d'une formation continue et peut assumer des rôles de plus en plus étendus.

Des investissements ciblés

Les investissements dans la robotique sont importants pour les entreprises, notamment parce qu'ils permettent aux employés de consacrer plus de temps à l'innovation et à la créativité, plutôt qu'à des tâches répétitives. Le gouvernement soutient donc ces investissements, mais une condition essentielle est la création d'emplois supplémentaires. Cependant, il est possible de créer de la valeur ajoutée sans créer d'emplois supplémentaires. Nous devons donc adopter une vision plus globale de notre industrie.

Cela est devenu d'autant plus évident avec la pandémie du coronavirus, la crise énergétique et la guerre en Ukraine d'une part, et les défis de ce que l'on appelle la double transition d'autre part. Nous devons repenser la position de nos entreprises dans les chaînes de valeur mondialisées. Une vision à long terme est nécessaire pour que nos entreprises restent compétitives. Ce faisant, nous devons aller au-delà de la création d'emplois à court terme. La robotisation peut contribuer à cette perspective.

Formation et orientation

Reskilling (requalification) et upskilling (amélioration des compétences) sont aujourd'hui des concepts cruciaux pour les travailleurs, les étudiants et les demandeurs d'emploi, afin de leur offrir de nouvelles opportunités. La présence de grands centres de formation associés à des fédérations est un atout important pour nos régions. Ces centres sont souvent bien équipés et peuvent répondre aux besoins de nos entreprises.

En ce qui concerne les demandeurs d'emploi, Agoria est convaincue qu'une politique plus forte d'encouragement à la formation pour les métiers en pénurie peut être bénéfique pour toutes les parties. Les demandeurs d'emploi peuvent travailler dans des secteurs innovants et prometteurs, tandis que les entreprises doivent moins se battre pour le peu de talents disponibles. Enfin, les régions peuvent réduire leurs coûts sociaux et augmenter leurs recettes grâce à la création d'emplois privés.

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Les robots deviennent de plus en plus faciles à utiliser et à (re)programmer

Conclusion

La robotisation n'est pas nouvelle et fait depuis longtemps partie de l'automatisation des processus de production. Toutefois, nous constatons que les entreprises belges - et en particulier les PME - ont encore un long chemin à parcourir pour intégrer réellement les robots. On a souvent l'impression que les robots ne servent qu'aux grandes entreprises pour l'assemblage et la production à la chaîne. Or, cette image est largement dépassée.

Avec les développements technologiques actuels et futurs et l'arrivée de systèmes robotiques intelligents, de nombreuses opportunités s'offrent aux PME. Le robot deviendra à terme le partenaire de l'homme. Un robot s'approprie peut-être une grande partie de l'atelier, mais il s'agit surtout d'une solution pour les tâches fastidieuses ou le manque de personnel.

Les évolutions récentes augmentent également les possibilités de robotisation dans des secteurs qui étaient auparavant réticents à l'égard de la robotisation. L'industrie alimentaire en fait certainement partie, avec ses exigences spécifiques en matière d'hygiène et ses conditions souvent humides. Il n'y a donc plus de raison de ne pas examiner comment les robots peuvent aider votre entreprise.

Pour de plus amples informations

Les personnes à contacter pour cette étude sont:

Vous pouvez télécharger l'étude complète sur les sites web d'Agoria et de PwC.

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Écrit par dr. Alexis Daveloose
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